Vendredi. Départ pour le voyage annuel de l’Académie du Vin de France, qui nous emmène cette année à Bordeaux, plus exactement à Pomerol et à Saint-Emilion.
Le TGV Paris-Bordeaux est le dernier salon où l’on cause : Laurent Dassault, Jean-Paul Kaufmann que j’ai rencontré souvent pour l’Amateur de Cigare (puisque fumeuse de havanes non repentie), et Régis Bulot qui a tant œuvré pour les Relais et Châteaux dont il a été le président de nombreuses années …
Merci la SNCF, je rate la visite du château l’Evangile et, dans la foulée, celle de Petrus, qui a été accompagnée - mes petits camarades se relaieront pour me le répéter toute la journée…. – d’une extraordinaire dégustation de l’extraordinaire Petrus 2001. Avec Petrus, les superlatifs manquent. J’aurais bien voulu prendre part à l’émotion collective.
La famille de Bailliencourt nous accueille au château Gazin avec chaleur et convivialité, l’occasion pour nous de déguster les vins de Pomerol-Séduction. Les 9 châteaux membres de cette association ont décidé de se concerter pour promouvoir leurs vins et ceux de l’appellation, particulièrement à l’international.
Au déjeuner, Château Gazin 89 : un geste bien élégant de la famille de Bailliencourt que de nous l’offrir. A la dégustation, un vrai bonheur !
A 15h30 (Benoit France, le rigoureux cartographe du vignoble français, est très pointu sur l’horaire !), départ pour château Petit Village. C’est la propriété d’Axa. Il y a là d’exceptionnelles installations qui font l’envie des nombreux professionnels du vin présents dans notre petite troupe. Nous plébiscitons le 1998 et nous nous accordons sur le très beau nez du 2001, qui annonce le meilleur pour un proche avenir.
Dîner au Château de Sales en compagnie de Monsieur Jean-Marie Garde président des syndicats des vins de Pomerol et propriétaire du très ancien Clos René. C’est un fin bretteur verbal qui fait l’apologie de son appellation et de son terroir avec brio et panache.
L’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion, où règne Chantal Perse (pendant que son mari s'occupe de château Pavie, de Monbousquet, de Bellevue-Mondotte et de quelques autres) est un très raffiné et confortable Relais et Châteaux. Son restaurant mérite lui aussi plus qu’un détour, puisque le talent du chef Philippe Etchebest y fait l’unanimité. Il vient de décrocher son second macaron au Michelin. Ah, si je pouvais dîner deux fois…
Samedi. Accueil exceptionnel au château Troplong Mondot. Nous tombons tous sous le charme, à la fois du vin et de Christine Valette, qui nous reçoit. Elle a pris le domaine en main en 1980 et en a fait l’un des meilleurs grands crus classés de Saint-Emilion. Nombreux sont ceux autour de moi qui ont déploré qu’elle soit si bien mariée, avec un antiquaire passionné.
Clos Fourtet, bâti aux portes de Saint-Emilion sur d'immenses carrières souterraines où vieillissent ses vins. La visite est menée par le jeune Stéphane, fils de Philippe Cuvelier –propriétaire des lieux et de château Poujeaux, en Médoc.
Dans les grottes qui s'avancent sous le vignoble, on voit dépasser du «plafond» les racines de la vigne qui se sont frayé un chemin dans le sous-sol calcaire. Quelle volonté !
Il est l’heure de prendre la route pour Cognac, où m’attend un anniversaire. Sans m’écarter de mon chemin, je devrais traverser quelques régions sympathiques : Canon-Fronsac, Fronsac, Bordeaux et Bordeaux Supérieur, Côtes de Blaye. Puis, en approchant de Cognac, les Bons Bois, les Fins Bois, la Petite Champagne et la Grande Champagne.
Pas mal, en seulement 130 kilomètres !
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