L'Académie du Vin de France a tenu sa "paulée" annuelle mardi 7 avril dans les salons du restaurant Laurent. La paulée est un rendez-vous immanquable : les membres de l’académie, dont je fais partie, font déguster leurs vins les plus récents. Malgré une mal de dent tenace, j’ai délaissé les antibiotiques le temps de la soirée pour profiter pleinement de ce moment. Il faut souffrir pour les belles… cuvées !
Dans la salle dédiée aux blancs, le Riesling Clos Windsbuhl domaine Zind-Humbrecht a su m’ouvrir le palais par sa droiture et sa longueur en bouche, suivi par le Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape Vieilles Vignes blanc 2007 qui se mariait élégamment avec les dés de foie gras en gelée. Dans la salle dédiée aux Bourgogne, je n’ai pas pu résister à la tentation de la Romanée Saint Vivant Domaine de la Romanée Conti 2006, évidemment remarquable.
Comme un rappel de nos derniers voyages annuels avec l’Académie, j’ai dégusté avec plaisir les Château Simone 2006 et Château Gazin 2006, tout en échangeant avec Mme et Mr Rougier et Nicolas de Baillancourt sur l’importance d’un travail constant pour parvenir à une qualité exceptionnelle. Le charmant Alexandre de Lur Saluces présentait quant à lui son Château de Fargues 2006, un millésime que j’étais ravie de goûter pour la première fois car j’apprécie beaucoup les vins de ce château.
Lors du dîner de gala, j’ai eu la chance d’avoir à ma table le pétillant Pierre Couly avec qui j’ai notamment évoqué les merveilleux souvenirs des intronisations de la Confrérie des Entonneurs Rabelaisiens, et en particulier celles du 500ème anniversaire de François Rabelais au Château d’Artigny en présence de Gonzague de Saint-Bris, Jean-Claude Narcy et d’autres personnalités. Autre plaisir : la dégustation du Champagne Billecart-Salmon 2000, cuvée Nicolas-François Billecart. Ce rosé brut est une grande réussite, et la maison Billecart-Salmon l’une de mes préférées en Champagne.
Mais le grand moment de la soirée a été le discours plein d’humour de notre Président Jean-Pierre Perrin, qui a tourné en dérision l’acharnement thérapeutique auquel on veut soumettre nos concitoyens pour les protéger des méfaits du vin. S’adressant aux vignerons de l’assistance, ces « vendeurs de drogue », il a tenu à leur rappeler les ravages de l’alcoolisme lié à la dégustation de grands crus ! Autant dire que nous avons bien ri… Pour ma part, ce que je trouve de vraiment « stupéfiant », c’est d’accuser le vin de tous les maux en niant ses vertus : la sauvegarde de nos terroirs, la convivialité du vin, le goût du partage, toutes ces valeurs qui nous sont communes et qui partent peu à peu… à vau-l’eau.
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