Comme chaque année, les membres de L’Académie du Vin de France se sont retrouvés mardi 25 novembre pour tenir leur assemblée générale, suivie d’un dîner de gala au restaurant Laurent. Lors de cette soirée amicale, j’ai particulièrement savouré le discours de notre président Jean-Pierre Perrin du Château Beaucastel, confiant à Erik Orsenna, membre de l’Académie française - donc Eternel - que c’est désormais "l’éternelle félicité bachique" qui lui est promise puisqu’il devient membre d’honneur de notre académie !
Après avoir évoqué sa collaboration avec Alain Senderens dont la culture gastronomique et œnologique l’a impressionné, l’écrivain-conteur a fait un exposé sur un sujet surprenant pour une académie dédiée au vin : "l’eau" et son enjeu planétaire. Encore aujourd’hui, près de deux personnes sur 10 – soit plus d’un milliard d’individus – n’ont pas accès à l’eau potable. Erik Orsenna a donc entrepris d’explorer cet élément vital dans son livre "L'avenir de l'eau", écrit à la suite de l'ouvrage "Un voyage au pays du coton", en partant à la rencontre de scientifiques, de paysans, de médecins, d'ingénieurs et de citoyens partout dans le monde.
En conclusion de son récit, il nous a expliqué que dans certains pays, le seul accès à l’eau est celui du puits. Comme les petites filles sont chargées de brûler le bois et de puiser l’eau, le fait d’assurer l’approvisionnement directement dans les maisons les libérerait de ces tâches, ce qui leur permettrait de suivre une scolarité, l’éducation étant le pilier de la civilisation. Néanmoins, il ajouta que les nécessités et les objectifs d’approvisionnement dépendaient du contexte géopolitique. Ainsi, dans certains pays, pour empêcher les femmes de se réunir autour du puits, on leur installait au contraire des robinets à domicile, afin de les couper du monde extérieur et de les isoler définitivement dans leur maison. Preuve une nouvelle fois que l’on peut faire le meilleur comme le pire... Le point commun entre l’eau et les femmes ? Elles sont toutes deux sources de vie.
Autre moment fort : la nomination de nos nouveaux confrères : François Roland-Billecart à la tête de la maison de champagne du même nom (mon ex-voisin à Mareuil sur Ay), Patrick Maroteaux, propriétaire du Saint Julien Branaire Ducru, et Régine Sumeire venue de Provence, dont le rosé "Pétale de Rose" est un succès.
Je vous donne rendez-vous à La Paulée 2009 qui sera suivie d’un dîner de gala, le mardi 7 avril avec les merveilleux blancs 2000 et somptueux rouges 1998 de nos académiciens, producteurs de vins reflétant la riche expression de leur terroir. Cette dégustation précèdera notre voyage annuel mi mai, en Alsace, où nos amis Humbrecht et Hugel devront s’accorder sur la biodynamie… ou non ! Tout un programme compte tenu du tempérament et du sens de l’humour de chacun. Mais le vin étant convivial et notre lien de complicité, je suis sûre qu’il finira par nous mettre tous d’accord !
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