Aujourd’hui, déjeuner avec le président Valéry Giscard d’Estaing !
Le thème du jour: l’Europe.
Plein d’humour, il nous a confié, en préambule à ce très sérieux déjeuner des «Contemporaines» réunies ce jeudi 11 juin au Fouquet’s, qu’il avait créé avec quelques amis, en son très jeune temps, le club des « Misérables ».
«Aucun des membres n’y a justifié son appartenance par la suite… » a-t-il assuré !
Le thème du jour: l’Europe.
Un projet d’abord historique, puis politique, un projet qui, il y a 68 ans, soit moins de 5 ans après la fin de la guerre et ses destructions, avait de fortes justifications.
Car dans notre Europe de l’Ouest, nul n’imaginait la chute du mur. J’avoue que, comme pour l’an 2000 qui me semblait si lointain, je n’y croyais pas et je me souviens des nuits de liesse lors de sa destruction que j’ai vécue dans une joie immense; étant jeune maman, j’y voyais une ouverture pour les générations à venir, n’imaginant pas combien Internet allait encore plus vite abolir les frontières et faire tomber les barrières.
VGE a repris pour nous les trois époques de la construction européenne, et singulièrement la dernière, celle qui a conduit à l’élargissement à 27. Pour lui, cet élargissement a été mené sans cohérence politique, et le résultat est désormais un ensemble «peu gouvernable et pas démocratique», mais envahi par la bureaucratie; la litanie des 27 discours d’ouverture lors des réunions est symptomatique, alors qu’il serait tellement plus efficace de s’atteler directement aux questions essentielles de l’ordre du jour.
La ratification ou le rejet du traité de Lisbonne par le référendum irlandais ne tient pas face à la règle démocratique (l’Irlande représente 0,7% de la population européenne). On espére que le oui viendra ratifier l’adhésion pleine et entière de l’Irlande à la nouvelle constitution européenne, tout au plus le non leur donnerait-il l’occasion de débattre du fond (les questions telles que l’avortement sont de la responsabilité étatique et non européenne).
Pour Valéry Giscard d’Estaing, il faudrait que pendant une génération, si ce n’est deux :
- l’élargissement soit suspendu,
- on s’applique avec sérieux (et transparence) à la mise en œuvre des programmes («Les présidents de 6 mois c’est ridicule !»), avec une présidence de 2 ½ ans. Car la rotation de la présidence est préjudiciable à l’efficacité de l’Europe et à la stabilité de son image vis-à-vis des partenaires tels que la Chine, les USA ou l’Inde.
- on fasse correctement et partout la distinction entre ce qui est du domaine de l’Europe et de celui de chaque état.
Quant à l’Europe vue de France, VGE pense que la question n’est pas pour les Français de se demander ce que l’Europe peut faire pour eux, mais plutôt ce qu’ils vont faire pour que l’Europe fonctionne…
Clair, pédagogique, VGE donne toujours à ses auditeurs le sentiment d’être devenus plus intelligents… Il a eu la gentillesse de fait sentir à chacune d’entre nous que le club des « Contemporaines » regroupe des femmes actives, dynamiques et...européennes, branchées sur le monde qui les entoure.
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